mardi 22 novembre 2011

Je serai là

C’est un compagnon précieux. Il m’a suivie depuis Québec jusqu’à Montréal. J’ai pleuré sur lui toutes mes peines d’amour. On a fêté ensemble l’obtention de mon DES, puis de mon DEC, ensuite de mon BAC et on soulignera prochainement ensemble, je l’espère, la fin de ma maîtrise. On a vécu quantité de déménagements et la joie de trouver le premier vrai emploi.

C’est, à ma connaissance, l’unique survivant de sa lignée. Sa mère, sa tante, ses frères et sœurs (ils sont nombreux) ont vu leur espérance de vie réduite. Lui, contre toute attente, a filé vers l’âge-d’or, soutenu par des bons soins et une diète appropriée. Avouons que dans ses jeunes années, il a mangé quantité de junk food. Depuis quelques années, il a toutefois droit à des plats de qualité. Conscientisation populaire aux bienfaits d’une saine alimentation.

Sa soif insatiable nous a inquiétés. Depuis notre retour de voyage (Chine, Hong Kong, Tokyo, vous ai-je dit?), inutile de le chercher : il est entrain de boire de l’eau. Il n’a pas maigri. Il a encore de l’appétit. Son regard est bien clair et il aime toujours chasser les ombres au matin. Mais cette soif incontrôlable… Je devais savoir.

Examen physique général hier et analyse sanguine. Le résultat est tombé : insuffisance rénale. Une maladie de « vieux ». Ses reins ne filtrent plus toutes les toxines, qui se retrouvent dans son sang. Il boit plus, pour filtrer plus, je crois.

Dire que je suis surprise par le résultat serait mentir. J’avais lu. Je connaissais les possibilités. Je craignais le diabète. Ce diagnostic me confirme que mon fidèle compagnon (avec lequel j’ai parfois entretenu une relation amour-haine, quand il venait hurler sa faim à ma porte au petit matin, qu’il mettait de la poussière partout et, plus récemment, parce que l’Homme y est très allergique) n’est pas éternel. Tout doucement, son corps vieillit et ses facultés vont fléchir.

Savoir que notre animal est malade implique une réflexion et des choix. Ma 1ere préoccupation : sa qualité de vie. Peut-on le soigner de façon à ce qu’il vive bien?
Souffre-t-il? Quel est le pronostic?

Mon Fripon serait encore « en forme ». Les signes de l’insuffisance rénale, bien qu’ils indiquent que ses reins sont endommagés, en sont à leurs débuts. Nous allons commencer par lui offrir une diète appropriée et voir si ses résultats sanguins s’améliorent. C’est fort possible.

La deuxième préoccupation est bien entendu les coûts. Il n’y a pas de carte d’assurance-maladie pour les chats, alors on débourse. Dans le cas de Fripon, il faudra faire quelques bilans sanguins dans les moins à venir. On ne parle pas pour l’instant de médication, simplement d’une diète adaptée, qui n’est pas plus dispendieuse que la précédente. Tous ces examens à venir représentent quand même une certaine somme d’argent. Que faire? Ce n’est pas un bien immobilier, ça ne prendra pas de valeur. Ce n’est pas un être humain non plus…

Alors certains pourront choisir d’endormir l’animal. C’est un choix. Et d’autres, comme moi, choisiront d’être là pour leur compagnon. Parce qu’ils ne peuvent pas s’imaginer sans lui. Parce qu’il a rythmé leur quotidien. Parce qu’ils croient qu’il a encore de bons moments devant lui. Parce qu’on lui doit bien cela. Même si c’est un animal. Un chat. Parce que la vie est forte. Et qu’on ne baisse pas les bras au premier obstacle.

Je serai là mon Fri.


lundi 21 novembre 2011

Maslow, mes voisins et moi

Quand j’étais jeune (oui, j’ai maintenant le droit d’utiliser cette expression!), nous avions des cours de FPS. Pour les jeunes ou les trop vieux : Formation personnelle et sociale (c’est bien ça, les semi-jeunes?) J’ignore si ça m’a formé de quelque manière que ce soit, mais il m’est revenu en tête ce weekend une chose : la pyramide de Maslow.

Ahhhhhhh, qui n’a pas eu d’examen avec ladite pyramide? Celle-ci montre une classification hiérarchique des besoins des êtres humains.  Je sais qu’elle a été remise en question depuis le temps, entre autres parce qu’elle n’est pas représentative de la réalité de TOUS les humains, mais j’avoue qu’elle sert assez bien ma cause présentement.
La pyramide se décline donc ainsi:

Source de l’image : http://semioscope.free.fr/IMG/gif/pyramide_maslow.gif

Les besoins physiologiques sont liés à la survie de l’individu : manger, dormir, boire, respirer, etc. Les besoins de sécurité consistent à se protéger contre les différents dangers potentiels. La sécurité est relative au corps, à la santé, la propriété, etc. Bon, vous voyez le principe maintenant? Sinon, je vous laisse fouiller le web à la recherche de définitions. Wikipedia vous sera très utile.

Depuis quelques mois, il se trouve que ma pyramide de Maslow est ébranlée dans ses bases par deux êtres peu scrupuleux que nous appellerons respectueusement « les voisins d’en bas ». Ces voisins sont des colocs. Bien. Ils travaillent la nuit. Pour l’avoir déjà fait : respect. Ils écoutent de la musique assez fort, ainsi que la TV. Soit, je peux vivre avec. Ils ne sont pas les premiers ou les derniers. Ils ont un bébé hurlant. C'est la vie. Et un chien qui hurle autant. Coudonc, ça va donc ben mal!

Toutefois, vivre en société implique aussi de respecter son voisin (ou son prochain, c’est selon!). C’est pour cette raison que j’enfile mes talons uniquement avant de partir : pour ne pas déranger inutilement mes voisins. Pour cela aussi que je refrène mes élans de karaoké-maison : parce que les murs sont en carton. Des fois je fais du bruit. Ou beaucoup de lavage. C’est la vie.

Qu’on me réveille à toutes les nuits en jouant du marteau, en claquant des portes et en criant des « TABARNAK! » gros comme le bras, alors là, j’accroche.

Parce qu’on ne me respecte pas. Je sais qu’ils vivent selon un horaire différent. Mais je ne crois pas avoir à en subir les contrecoups dans mon quotidien : c’est moi qui manque de sommeil, moi qui suis de compagnie moins agréable, moi qui m’endors à la journée longue, parce que j’ai été réveillée une, deux ou trois fois dans la nuit. Moi dont le besoin physiologique de faire dodo n'est pas respecté. Moi qui ne me sens plus bien chez moi.

Le pire, c’est qu’ils sont tout simplement inconscients, je crois, de l’impact de leurs gestes. Je leur ai expliqué les murs de carton, la musique a baissé le jour. Mais pas la nuit.

Est-ce que je peux DORMIR en paix (calice)?

...comme ça Maslow pourra retourner végéter doucement dans ses vieux cartons.