vendredi 26 août 2011

Il y a un an que je t'ai laissé...

..mon petit appendice adoré (keuf keuf).

Il y a un an, l'homme et moi achevions de merveilleuses vacances.
Paris, Berlin... nous allions terminer le tout sur la Côte-D'azur, à Nice.

Ce moment de repos et de détente, commandité par nos vacances annuelles durement gagnées,
allait toutefois prendre une toute autre tournure.

À Berlin ont débuté de curieux symptômes. Maux de ventre (ça, je suis habituée. Très résistante à la douleur des maux de ventre je suis devenue avec le temps), perte d'appétit (absolument anormal dans mon cas, mais peut-être avais-je ingéré trop de ces délicieux strudels dont seuls les Allemands ont le secret?), maux de coeur. Faiblesse.

Mais non. je n'étais pas enceinte (fiou).

J'ai fait le vol de retour Berlin-Paris avec la mer au bord des lèvres. Et le trajet en TGV Paris-Nice en me bourrant d'advil et d'aspirine. C'était tout ce qui passait, cela gelait un peu le mal, mais si peu. Même la vue d'un verre d'eau me rendait malade.

Arrivés à Nice, fatigués par la journée de voyage, nous sommes allés directement à l'hôtel. Il faut dire que la nuit était bien entamée. Je n'ai pas dormi cette nuit-là. J'ai en fait vécu la pire nuit de ma vie. Un cauchemar éveillée. Découvert ce que le mot "douleur" voulait vraiment dire. Cherché une position pour être confortable...sans en trouver. Pris des bains chauds. Une douche froide. Vomi de la bile couleur "Alien", tout en sachant que je n'avais rien ingéré depuis près de 48h. J'avais chaud. J'avais froid. Je mettais cela sur le compte de la climatisation et de la fatigue. Le déni total. Et cette douleur qui rendait le moindre mouvement pénible. Insupportable.

Au matin, l'homme s'est levé, avec la ferme intention d'aller visiter la plage de galets. Je lui ai demandé de me trouver d'abord une clinique: notre première visite serait en milieu hospitalier.

Ça tombe bien, le CHU de Nice n'était qu'à "quelques pas" de notre hôtel. Je me rappelle avoir marché les 3 plus longs coins de rue de ma jeune vie. Mon désir de recevoir une piqure mirculeuse, qui mettrait fin à cette intoxication alimentaire aux strudels (mon diagnostic).

Arrivée à l'hôpital Saint-Roch, ma prise en charge a été immédiate. Prises de sang et de température, électrocardiogramme, radiographies du bas-ventre, bref tout le bataclan. J'étais convaincue qu'ils ne trouveraient rien. J'en était convaincue. Cette douleur, aussi intolérable soit-elle, partirait avec une petite piqure d'une solution miraculeuse.

Ca ne se produisit pas. Les résultats de mes analyses biologiques sont revenus complètement anormaux. J'avais une infection quelque part, il fallait trouver. MERDE. La plage devrait attendre.

L'Homme a pris en charge le cas des assurances : gossage, obstinage. Ne voulaient pas payer. Chaque test devait être autorisé à la pièce. Je ne remercierai jamais assez l'Homme pour tout le soutien et le support logistique (et moral, n'oublions pas) apportés lors de cette épreuve. Ce fut difficile, nous en sommes sortis plus forts.

Un moment, l'équipe médicale en place nous a fait comprendre que peu importe les assurances, il FALLAIT procéder aux tests. Une question de vie. L'équipe médicale a été absolument charmante, extraordinaire. La prise en charge a été ce qui, selon moi devrait être ici, au Québec : immédiate, impeccable, attentionnée. Bien sur, il y a eu quelques moments d'attente, notamment entre le diagnostic et l'attribution du lit dans une chambre. Mais qu'est-ce que 2 ou 3 heures en regard des 36 à 48 que certains vivent souvent ici?

Bref.

Écho. Scan. Le verdict est tombé : c'était une crise d'appendicite et il fallait opérer. NOW.
Je me rappelle avoir beaucoup pleuré, avoir demandé si je pouvais prendre l'avion afin de me faire opérer chez moi: on ne veut jamais autant être à la maison que lorsqu'on est malades. "Non madame, si vous prenez l'avion, vous allez mourir". Oh, alors on ravale sa salive, on serre les dents, et on se dit que ça va aller.

On ne pense pas, à ce moment, que retirer l'appendice malade d'un patient est une opération de routine. Que c'est peu invasif. Tout ce qu'on sait, c'est qu'on veut les bras de son amoureux... L'Homme a été merveilleusement présent.

L'opération s'est très bien déroulée. Je me rappelle avoir fait des blagues à mon entrée au bloc operatoire avec le personnel, qui trouvait extraordinaire d'avoir une "canadienne française chez eux". C'est bien moi. Je me souviens du froid terrible au réveil. De la perfusion qui s'était déplacée dans ma main gauche et me faisait si mal. De l'infirmière soucieuse, consciencieuse. Des difficultés respiratoires.

J'ai souvenir du résident arrivant à mon chevet le 1er matin, afin de me dire "wow, il était vraiment temps que l'on vous opère!!!". Rassurant. Ca m'apprendra à endurer tant de mal pendant près de trois jours. Les résultats de l'analyse pathologique révèleront que mon appendice était infecté, hautement inflammé et perforé, c'est pourquoi j'avais si mal: l'infection se répandait. J'ai été TRÈS chanceuse et encore aujourd'hui, je dis merci à distance au personnel de l'Hôpital Saint-Roch de Nice : je n'aurais pu souhaiter une meilleure prise en charge.

Pour le reste, cela relève de l'anecdote logistique : l'obligation de repousser le retour au pays de quelques jours, l'assurance qui refuse de payer le billet pour mon amoureux, tous les soucis et l'énergie perdus dans ce dossier, alors que nous en avions besoin pour autre chose. Et la Côte d'azur que je n'ai vue que brièvement, au prix de grands efforts.

Mais je reviendrai. Un appendice en moins.



1 commentaire:

  1. Ouff toute une histoire! Heureusement qu'elle a une belle fin et je suis contente que tout se soit bien terminée! Ce n'est jamais évident être malade, encore moins à l'étranger, loin de chez soi et de son entourage!

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