mardi 23 août 2011

Mots et maux d'ascenseur

12 étages qu'il faut gravir avant de parvenir à mon bureau.
Il y a les marches, parfois (surtout en mode descente, soyons honnêtes). Et il y a les ascenseurs.

oh.

C'est que vous ne les avez pas vus. Vous n'avez pas vraiment envie de les prendre. Je vous le dis. Croyez-moi sur parole.

Décrépits. Le mot est faible.

Ils sont donc au nombre de deux. 6 places chacun. 6 places bien serrées, s'entend. Il ne faut pas être trop lourd. Sinon les portes ferment et qui sait ce qu'il advient alors de vous. Je délire.

Parfois, l'ascenseur de droite décide de ne plus fonctionner. Ça arrive. Faut pas stresser (mais on stresse tout de même). Vous ne voulez pas vraiment prendre l'ascenseur de droite. Parce qu'on ne sait jamais.

Malgré tout, on les prend, ces fameux ascenseurs. Et on y fait des rencontres.

On se fait faire des déclarations d'amour par des psychiatrisés. Une femme, et un homme. On est un peu traumatisés, mais au final, ça nous fait bien rigoler et on prend le compliment.
On y voit de grandes joies. Et des peines. Comme cette employée ce matin arrivée en pleurs dans les bras de son patron. On ne saura jamais ce qui s'est passé. Mais ça nous a ébranlé. On y a pensé toute la journée. On y pense encore. J'espère que tu vas mieux, employée en pleurs.

Et on fait des blagues, jour après jour, avec ces inconnus croisés. Ceux qui sourient, ceux qui sont inquiets. On blague sur l'état de l'ascenseur. On espère ne pas rester coincés. Mais bon, on est prêts. Prêts à tout. À toutes ces rencontres.

Et on se dit que la désuetude (ça existe ce mot?) ça crée parfois des liens.

Et que ça, c'est extraordinaire. Ces sourires incertains mais complices que nous échangeons, quand l'ascenseur tressaute, s'ébranle, grince, coince. Cette humanité.




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